Séminaire du LEA: Mesure des flux de gaz à effet de serre (GES) avec la technique d’eddycovariance: avantages pour l’atténuation des changements climatiques et l’étude de la dynamique des écosystèmes – Par Dr Expédit AGO


LEA

Thème: Mesure des flux de gaz à effet de serre (GES) avec la technique d’eddycovariance: avantages pour l’atténuation des changements climatiques et l’étude de la dynamique des écosystèmes

Conférencier: Dr Expédit AGO

Date: vendredi 5 octobre 2018 à 17 heures

Lieu: bâtiment Professeur Nestor SOKPON, Salle 3 au rez-de-chaussée
(LEA/FSA/UAC)

 

Résumé: La question du changement climatique ainsi que son origine anthropique sont désormais une réalité mondiale incontestable attestée par les rapports successifs du GIEC. Ces modifications globales mobilisent la communauté internationale et constituent des menaces sérieuses pour le développement durable. Dans le bilan carboné global, le rôle joué par les différents réservoirs dont la biosphère a été mis en évidence, mais pas encore bien pris en compte dans les modèles climatiques globaux. Pour y arriver, il est important de mieux comprendre les mécanismes et processus contrôlant les échanges de carbone dans les réservoirs, en particulier ceux entre la biosphère et l’atmosphère via les processus de la photosynthèse et de la respiration. Du fait que ces deux flux importants soient du même ordre de grandeur et de sens opposés, une faible variation de l’un peut engendrer une variation significative de leur différence (bilan carboné), sources principales de larges incertitudes.

Par ailleurs, les flux de CO2 dans les écosystèmes sont constamment soumis à une importante variabilité interannuelle qui demeure encore mal comprise. Néanmoins, la biosphère absorbe près de 30% du CO2 anthropique total émis (Le Quéré et al., 2017) contribuant largement à atténuer les changements climatiques. Cependant, des recherches sont encore nécessaires pour mieux comprendre la dynamique des échanges végétation-atmosphère afin de développer des stratégies pertinentes d’atténuation et d’adaptation. Des mesures directes ont été nécessaires pour quantifier les échanges nets et réduire de façon significative les incertitudes sur le bilan global de carbone. Ces mesures avaient démarré dans les années 1990 à l’aide de la technique d’eddy-covariance qui part de l’hypothèse que tous les échanges de CO2, de la vapeur d’eau et même d’énergie sont essentiellement contrôlés par la turbulence atmosphérique. Le système fonctionne de façon automatique, mais nécessite la mesure simultanée de la concentration du traceur et la composante verticale de la vitesse du vent. Il quantifie l’échange net intégré sur une superficie de l’ordre d’1 ha autour du point de mesure.

A ce jour, ce système de mesure directe de flux de gaz à effet de serre (GES) demeure le plus répandu et utilisé par plusieurs projets/programmes fédérés à l’échelle mondiale: FluxNet. Ce réseau international regroupe environ 679 sites dont 25 seulement, soit 4 % sur le continent africain couvrant divers types d’écosystèmes (naturels et anthropisés). En Afrique de l’Ouest, seulement 14 stations ont permis la réalisation de campagnes temporaires ou saisonnières de mesures des flux de CO2 et vapeur d’eau dans six (6) pays : Bénin (3), Ghana (3), Burkina Faso (2), , Mali (1), Niger (1) et Sénégal (1). Les seules plus longues séries disponibles en Afrique sont celles des sites du Bénin (forêt claire et savane). En raison de sa haute résolution, la méthode est bien adaptée pour étudier la physiologie et les vulnérabilités des écosystèmes, notamment les dynamiques horaire, journalière, saisonnière, annuelle et pluri-annuelle des flux de gaz à effet de serre (GES) ainsi que leurs réponses aux facteurs pédo-climatiques et modes de gestion de l’écosystème étudié. A l’échelle mondiale, les tours à flux sont utilisées actuellement pour mesurer mesurent les flux d’énergie, CO2, H2O, N2O, NH4 et d’autres GES.

Mots clés: Eddy-covariance, Flux net, Carbone, Evapotranspiration, Changement climatique.