Thèse de Doctorat:
Sylvie Gisèle DJOSSOU DJEGO (2013). Aires d’occurrence et éco-éthologie du colobe de Geoffroy (Colobus vellerosus) et du colobe olive (Procolobus verus) au Bénin. Ecole Doctorale Pluridisciplinaire, BENIN, 195 pages.
Directeurs de thèse: SINSIN Augustin Brice (Bénin) et HUYNEN Marie-Claude (Belgique)
Résumé: Au Bénin, du fait des perturbations des habitats dues à la forte pression anthropique, certaines espèces de primates sont devenues vulnérables, voire menacées comme c’est le cas des colobes. Ainsi, le problème de conservation de la faune sauvage, notamment celui des primates devient préoccupant. L’objectif général de l’étude est de déterminer les caractéristiques biogéographiques et éco-éthologiques de Colobus vellerosus et de Procolobus verus au Bénin. L’étude a abordé l’analyse diachronique des aires d’occurrence, l’abondance, les formes de menaces, le budget activités et le mode d’utilisation des habitats de ces primates. La méthode ayant permis la collecte des données biogéographiques s’est fondée sur des enquêtes suivies de prospections forestières et de visites de marchés où sont vendus des organes d’animaux. Les méthodes de transects linéaires et de comptage direct en milieu naturel associées aux résultats d’enquêtes ont permis d’apprécier l’abondance des colobes sur divers sites d’occurrence. Enfin, des observations de groupes de singes par les méthodes de scan sampling et d’ad libitum accompagnées de relevés floristiques, ont permis d’appréhender d’une part le budget activités et d’autre part les modes d’utilisation des habitats des colobes. Les résultats ont montré que jadis répartis dans les trois zones chorologiques, les aires d’occurrence actuelles de Colobus vellerosus et de Procolobus verus sont limitées aux zones guinéo-congolaise et guinéo-soudanienne et couvrent respectivement 20.506 km² et 25.403 km². Les principales menaces pesant sur ces singes étaient notamment les perturbations des habitats, la déforestation et le braconnage. Les effectifs des populations de Colobus vellerosus et deProcolobus verus au Bénin, estimés respectivement à 543 et à 574 individus étaient faibles et répartis sur plusieurs sites d’occurrence. Dans la Forêt Classée de la Lama, le taux de rencontre moyen de Colobus vellerosus était de 0,60 contact/km, celui de Procolobus verus était de 0,11contact/km et atteint 0,49 contact/km dans la Forêt Communautaire de Domè. Le budget activités du Colobus vellerosus a montré que le repos, les déplacements, l’alimentation, les relations sociales et autres activités occupaient respectivement 56,64%, 26,31%, 13,04%, 3,31% et 0,70% du temps. Concernant les plantes consommées, les colobes manifestaient une flexibilité dans leur régime alimentaire car une trentaine d’espèces étaient consommées. Par ailleurs, les sites dortoirs présentaient des caractéristiques propices à l’évitement des prédateurs et se trouvaient à proximité de ressources alimentaires. Enfin, il convient de développer des stratégies et actions afin de renverser la tendance au déclin des populations de primates en particulier celles des colobes.
Mots clés : Colobus vellerosus, Procolobus verus, biogéographie, abondance, menaces, utilisation de l’habitat, budget activités, Bénin.